La Plume - 1989


Mon premier message télé d'Amnistie internationale. Je l'ai conçu à la sortie de la projection de films portant sur les grandes causes humanitaires lors de ma première présence au Festival des films publicitaires à Cannes, en juin 1989. Bombardé pendant trois heures de chef d'oeuvres provenant de partout dans le monde, je suis sorti du Palais des Festivals ébranlé, me disant que je pourrais aussi faire quelque chose pour la cause qui me tient à coeur et pour laquelle j'avais déjà réalisé un premier visuel lors de son 25e anniversaire en 1986.

Assis sur la terrasse d'une brasserie de la Croisette, abrité sous un parasol qui me servait de parapluie sous une ondée de fin de journée, j'ai écrit ce scénario de La Plume. Revenu à Montréal, je fis exécuter le scénarimage par Béatrice Favereau, une illustratrice française alors stagiaire à l'agence, puis j'appelai chez Amnistie internationale pour leur dire que j'avais un concept à leur présenter. Poliment, Gilles Corbeil, directeur général de l'époque et Daniela Renosto, responsable des communications, m'accueillirent en me disant que c'était bien intéressant, mais qu'ils n'avaient pas de budget pour réaliser des films. Je réussis à convaincre La Fabrique d'images et le réalisateur Christian Duguay à le produire, avec le concours de Jean Robitaille pour la musique et d'Andrée Lachapelle, alors porte-parole d'Amnistie internationale, pour la voix hors champ.


Scénarimage réalisé par Béatrice Favereau.
En tout, plus de 30 bénévoles ont participé à la production de ce message. J'ai alors constaté l'attrait de cette cause dans l'industrie de la publicité, à Montréal comme ailleurs dans le monde!


En compagnie de Gilles Corbeil, alors directeur
général d'Amnistie internationale, au Gala du
Publicité-Club de Montréal en 1990.
En 1990, le film a été présenté dans différents concours de publicité. Il a remporté deux coqs au concours du Publicité-Club de Montréal et un Mondial de la publicité francophone dont le gala a été tenu à Abidjan en 1991. Il a aussi fait partie des dix messages publicitaires télé les plus marquants au Canada en 1989-1990 selon le magazine Marketing de Toronto et il a été finaliste dans des concours de publicité à Chicago et à Los Angeles.

À noter que le téléphone a été modifié depuis : aujourd'hui, c'est le 514 766 9766. Le site Web est www.amnistie.ca. 

2 commentaires:

  1. Cette courte présentation publicitaire est géniale. Elle englobe bien le concept de base d'Amnestie internationale qui met en valeur l'écriture de lettres pouvant mener à la liberté de plusieurs gens.

    Ce que je trouve quand même incroyable c'est comment la publicité est courte, ce qui prouve l'originalité de ce projet qui demeure la clé du succès d'une publicité sociétale et humanitaire. Au tout début, je me demandais vraiment ce que le crayon allait faire dans cette prison et, finalement, on le voit ouvrir une cellule.

    Ce que je trouve encore mieux,c'est le slogan qui vient par la suite, vous tenez la clef dans votre main. Ce slogan se rapproche beaucoup de la perfection, un point primordial pour un concept de publicité. Un slogan aussi précieux peut beaucoup éveiller l'esprit des auditeurs et les amener à passer à l'action. Avec un tel concept, on peut associer très facilement son public cible à une cible qui est vraiment sensible au fait qu'elle peut changer des vies avec un simple coup de plume. De plus, cette production ne nécessite que très peu d'argent et la façon dont Monsieur Leclerc nous la expliquée est judicieuse, parfaite selon la mentalité d'Amnestie internationale.

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  2. Merci pour ce gentil commentaire... attention aux petites coquilles cependant :
    nous l'a (et non la) expliquée est judicieuse, parfaite selon la mentalité d'Amnistie (et non Amnestie) internationale.

    Attention également au niveau du coût de production... ce n'était pas cher parce que les intervenants sont tous bénévoles, mais si on avait dû payer pour tous les gens de cette production, ainsi que la location de matériel et tout le reste, ce message, si simple soit-il, aurait sans doute coûté plus de 100 000 $ à produire. Merci à la Fabrique d'image, aujourd'hui malheureusement fermée et au réalisateur Christian Duguay, ainsi qu'à toute l'équipe pour avoir mis leur talent à la disposition de cette merveilleuse cause!

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